vendredi, septembre 10, 2010

SEPTEMBER/NOVEMBER 2010 : Lech Kowalski@ Cinémathèque Française/French Cinémathèque, Paris

Vendredi 10 septembre 2010 démarre une rétrospective Lech Kowalski à la cinémathèque Française à Paris....


Lech Kowalski, une émeute à lui seul


©Xavier Lambours






L’œuvre de Lech Kowalski, formé à l’Ecole d’Arts Visuels de New York, assistant de Shirley Clarke puis de Nam June Paik, accomplit l’idéal d’un cinéma populaire, c’est-à-dire par et pour le peuple, recueillant les manifestations emblématiques de l’énergie expressive en fusion que libèrent les colères, les désirs et les désespoirs contemporains. Son travail couvre trente ans d’histoire de la contre-culture, plusieurs continents et nombre des figures de la marginalité : musiciens, porn-stars, prostituées, junkies, mercenaires, sans-abris, clandestins, anciens prisonniers, tziganes… On y trouve même un cinéphile (Peter Scarlet en 2003, s’efforçant de ranimer le cinéma en Afghanistan). Commencée à l’écoute fraternelle des exorcismes punk (Johnny Thunders, les Ramones, les Sex Pistols), avec une brève mais splendide incursion dans l’émergence du hip hop (Breakdance Test), l’œuvre s’élargit progressivement aux situations et révoltes collectives pourvu qu’elles restent aussi rugueuses et spontanées que les prestations vocales d’un Joey Ramone à ses débuts. Lech Kowalski incarne en cinéma le mouvement punk : excitation maximale à la rencontre de singularités inassimilables qui obligeront le grand corps social inerte à se déplacer lentement, face à face extralucide avec la misère (sociale, mentale, sexuelle…), refus de la préservation de soi, foudroyante crudité stylistique, le trash comme résurrection critique du naturalisme. L’art non comme produit émouvant mais comme émeute productive. Cela nous vaut quelques films désormais fameux : D.0.A. (1981, sur la tournée des Sex Pistols aux Etats-Unis), On Hitler’s Highway (2002, rencontres de laissés pour compte au long d’une autoroute construite par les nazis et qui mène à Auschwitz), À l’Est du Paradis (2005, portrait de sa mère déportée en Sibérie et autoportrait de l’artiste en déviant américain) et bien d’autres classiques instantanés. Avec quelques complices, en 2008 Lech Kowalski crée l’entreprise Camera War, usage exemplaire des possibilités logistiques et esthétiques actuelles en matière de guérilla visuelle. (http://camerawar.tv/). « Chacun est en recherche d’une expérience mieux partagée, pure et délivrée des intérêts financiers. La montée de l’activité, de la créativité et de la rébellion à laquelle nous avons assisté en 2008 et 2009 partout dans le monde est une part de la guerre en cours. La fabrique de la propagande et de la publicité ne fonctionne plus aussi bien qu’auparavant. Les corporations paniquent. Les peuples le sentent et s’agitent. Voyons où cette énergie sans repos va nous mener. » (Lech Kowalski, 2010). Grand événement le 5 novembre : en compagnie de Mimetic, Lech Kowalski se livre à un mix en direct qui constitue le lancement de son prochain projet filmique, une fresque intitulée « The End of the World Starts With One Lie ». (Nicole Brenez)

Cinémathèque française
Cinéma d'avant-garde / Contre-culture générale




Plus d'infos....
http://www.cinematheque.fr/fr/projections/rendez-vous-reguliers/fiche-cycle/lech-kowalski,296.html

La Cinémathèque française
51 Rue de Bercy, Paris




Ven 10 septembre 19h30
Lech Kowalski, D.O.A.

D.O.A.: A Right of Passage
de Lech Kowalski
États-Unis/1981/90’/VOSTF/16mm
Avec Johnny Rotten, Sid Vicious, Nancy Spungen, Xray Specs, Generation X, The Rich Kids, The Dead Boys.
1978, la seule tournée des Sex Pistols aux Etats-Unis, et une interview de Sid & Nancy à Londres.

Ven 10 septembre 21h30
Lech Kowalski, Breakdance, Gringo

Breakdance Test
de Lech Kowalski
États-Unis/1984/6’/VOSTF/16mm
Emergence de la culture hip hop.
Suivi de
Gringo Story of a Junkie
de Lech Kowalski
États-Unis/1985/87’/VOSTF/16mm
Avec John Spacely
« Premier docu-fiction de style néoréaliste sur la vie quotidienne d’un héroïnomane new-yorkais. » (O.A.)


Ven 24 septembre 19h30
Lech Kowalski, Chico & People, Rock Soup

Chico & the People
de Lech Kowalski
États-Unis/1991/21’/VOSTF/vidéo
Enregistrement live de la bande-son de Rock Soup par Chico Freeman et ses musiciens dans le Thompkins Square Park du Lower East Side.
Suivi de
Rock Soup
de Lech Kowalski
Avec Kalif Beacon
États-Unis/1991/81’/VOSTF/vidéo
« Des sans-abris du Lower East Side luttent contre la ville de NYC pour conserver leur cantine installée dans Thompkins Square Park où ils fabriquent la “rock soup” à base de nourriture récupérée ou dérobée. » (O.A.)


Ven 24 septembre 21h30
Lech Kowalski, Born To Lose

Born To Lose (The Last Rock and Roll Movie)
de Lech Kowalski
États-Unis/2001/104’/VOSTF/vidéo
Regard sur John Genzale dit Johnny Thunders, leader des New York Dolls et des Heartbreakers.


Ven 1er octobre 19h30
Lech Kowalski, Camera Gun, Boot Factory

Camera Gun
de Lech Kowalski
États-Unis/2003/29’/VOSTF/vidéo
Portrait d’un Américain converti à l’Islam en prison, parti combattre en Tchétchénie, rentré dans son ghetto de San Diego.
Suivi de
The Boot Factory
de Lech Kowalski
États-Unis/2000/88’/VOSTF/vidéo
Vie quotidienne d’une entreprise singulière à Cracovie, fondée par trois punks cherchant leurs propres règles de fonctionnement.


Ven 1er octobre 21h30
Lech Kowalski, Highway

On Hitler’s Highway
de Lech Kowalski
France/2002/84’/VOSTF/35mm
Rencontres sur (et autour de) la première des autoroutes, tracée par les nazis en 1933, construite par des prisonniers, qui mène physiquement et idéologiquement à Auschwitz.


Ven 22 octobre 19h30
Lech Kowalski, Full House

Salle comble à Malalai
(Full House In Malalai)
de Lech Kowalski
États-Unis/2003/90’/VOSTF/vidéo
L’Afghanistan en 2002, juste après la chute des Talibans qui avaient interdit, entre autres, le cinéma.


Ven 22 octobre 21h30
Lech Kowalski, Walter, Cutie, Married Man, Cats

Walter and Cutie
de Lech Kowalski
États-Unis/1978/25’/VOSTF/16mm
Avec Walter Gutman et Cutie.
Walter Gutman, spécialiste des marchés financiers, peintre, collectionneur, et l’un des producteurs de Pull My Daisy, rencontre une actrice porno.
Suivi de
Journal d’un homme marié
(Diary of a Married Man)
de Lech Kowalski
États-Unis/2005/22’/VOSTF/vidéo
Pierre blanche lancée avec calme dans les vitrines du traitement de la sexualité.
Suivi de
One Two
de Lech Kowalski
France/2008/31’/VOSTF/vidéo
Deux chats à Tbilissi et une fin surprise.
Suivi de
The Climate in Cuba
de Bette Wanderman
États-Unis/2009/4’/vidéo
« Un après-midi à La Havane [en 1999], Lech Kowalski tournait pour mon film. Le ciel s’assombrit, un torrent tomba du ciel. Après quelques bacardis, Lech s’aventura dehors avec sa caméra. Il revint tout excité d’avoir capté quelque chose de bon. Des années plus tard, en cataloguant ces plans de Cuba, je compris que j’avais 4 composants tirés de ce jour pluvieux qui, une fois montés, pouvaient fournir un court métrage, une métaphore de la situation cubaine. » (Bette Wanderman)


Ven 5 novembre 19h30
Lech Kowalski, Live Event : “The End of the World Starts With One Lie” – First Part

Mix d’images travaillées en direct, de musique originale par Jérôme Soudan (Mimetic) et d’un texte rédigé par Lech Kowalski.
Ce premier pan d’une fresque porte sur la marée noire à la Nouvelle-Orléans et les guerres écologiques du XXIe siècle.


Ven 5 novembre 21h30
Lech Kowalski, Dee Dee

Hey Is Dee Dee Home
de Lech Kowalski
États-Unis/2003/63’/VOSTF/35mm
Dee Dee Ramone du groupe The Ramones, qui se révèle le « Lenny Bruce punk » (L.K.), raconte à partir de ses tatouages son trajet agité d’enfant du Queens devenu légende du rock n’roll.


Ven 19 novembre 19h30
Lech Kowalski, Paradise

A l’Est du Paradis
(East of Paradise)
de Lech Kowalski
France/2005/108’/VOSTF/35mm
Avec Maria Werla, Lech Kowalski.
Portrait de la mère de l’auteur, rescapée d’un goulag en Sibérie, et autoportrait en fils conséquent.


Ven 19 novembre 21h30
Lech Kowalski, Force Ouvrière, Winners & Losers

Police Force Ouvrière
de Lech Kowalski
France/2009/12’/vidéo
France 2009. Même les gardiens de l’ordre ne supportent plus la répression.
Suivi de
Winners and Losers
de Lech Kowalski
France/2007/75’/vidéo
« Des visages rivés à leur poste de télévision lors de la finale France-Italie de 2006, filmés chez des particuliers, dans des bars, des stades, dans les rues, miroir du métissage de ces deux pays. Il s'agit de visages tendus par l'enjeu du match, qui s'affrontent à distance, chacun incarnant une culture, un camp, exprimant un sentiment profondément nationaliste, au moins pendant la durée du match. » (O. A.)